La mémoire numérique : une mutation anthropologique

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Où en est l’Humain face au numérique ?

Journée d’études organisée par la chaire des Bernardins
L’Humain au défi du numérique, dirigée par Milad Doueihi et Jacques-François Marchandise.

18 février 2016, 14h30, Collège des Bernardins, Paris

• Interview par Frédéric Louzeau, directeur du pôle de recherche du Collège des Bernardins :

Consulter le programme sur le site de la chaire

Traces éphémères

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Séminaire du laboratoire Dicen-IDF

Alors qu’on ne peut plus ne pas laisser de traces, quelles places et quelles fonctions l’environnement numérique accorde-t-il à l’éphémère ?
Les revendications d’un droit à l’oubli (désormais entré dans la pratique) et le succès des applications où les contenus échangés sont censés rester éphémères ont attiré l’attention sur une (nouvelle ?) demande de non-traçabilité, qui reste à interroger. Recherche de confidentialité, de tranquillité, de légèreté, écriture mobile, nouvelle littératie numérique ou simplement dernière promesse d’un marché des données qui épouse au plus près l’évolution des usages ?
Parallèlement, l’évolution des techniques de numérisation et de captation comme des logiques médiatiques semble réduire chaque jour davantage la distance qui séparait le temps de l’archive de l’éphémère. Quantité d’objets infocommunicationnels destinés à ne pas durer (tracts, tags, fresques, tweets…) sont désormais documentés et agrégés au même titre que des contenus pensés d’emblée comme pérennes. L’archive est alors sommée de s’adapter aux éphémères, jusqu’à  devoir se constiter en temps quasi réel.
En quoi les logiques d’archivage et de documentation sont-elles affectées par ces évolutions ? Et que nous apprennent les éphémères dans une culture de la trace numérique ?

  • Louise Merzeau (Dicen-IDF) Tout tracer, même l’éphémère (Introduction)
  • Laurence Allard, Chasser l’éphémère, une vie sous capture d’écran
  • Valérie Schafer et Zeynep Pehlivan, De #jesuischarlie à #offenturen : archivage du patrimoine nativement numérique face aux attentats
  • Julien Hage (Dicen-IDF), Éphémères de crise, mise en crise de l’archive ?
Références biblio-webographiques :
Quelques liens utiles :

Séminaire du laboratoire Dicen-IDF
mardi 16 février 2016 de 14h à 17h, Cnam

Visiter le site de Dicen-IDF

Corps et profils

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Séminaire Écritures numériques et éditorialisation


L’identité numérique est souvent présentée comme une question d’image – une image de marque qui assure notre visibilité sur le web. Cette visibilité n’est pourtant qu’un aspect superficiel de notre présence numérique, puisque la construction de l’identité se joue davantage au niveau de l’indexation de soi que de la figuration de soi : en d’autres termes, la visibilité n’est plus seulement celle du portrait, ni même celle du corps. Tant et si bien que le profil appelle finalement un enjeu d’invisibilité plutôt que de visibilité, de manière à nous redonner le contrôle de nos traces. Et en effet, de plus en plus d’utilisateurs éditorialisent leur profil en dérogeant aux règles de la représentation notamment imposées par la structure des dispositifs en ligne. Face à ce nouvel enjeu d’invisibilité, le paradigme de la représentation semble devoir être peu à peu abandonné au profit de la production de corps numériques. Le référent n’est plus un enjeu pertinent et le profil se suffit à lui-même : il fait œuvre autant qu’il fait autorité. Dès lors, quel rôle tient désormais l’image dans la production des profils ? Car paradoxalement, nous sommes tous photographes : nos téléphones nous permettent de capter, de modifier et de partager nos clichés sur les réseaux en moins d’une minute, tant et si bien que l’image photographique est devenue une nouvelle forme de langage participant à la constitution de ces identités profilaires. Jouant de la contradiction apparente entre visibilité et invisibilté, de quelle manière l’image peut-elle participer à ces formes inédites de production identitaire ? Peut-on parler d’une corporalité du profil ? Enfin, si le paradigme de la représentation est abandonné, comment ces pratiques d’éditorialisation du profil redéfinissent-elles en retour le statut de l’image ?

Avec :

André Gunthert est enseignant-chercheur en histoire visuelle, maître de conférences à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS). il dirige également la revue Etudes photographiques. L’image sociale, son carnet de recherches, est spécialisé dans le domaine des études visuelles. Il propose une extension publique de son séminaire de recherche et s’inspire de ses fonctionnements. Il participe à l’agrégation Culture Visuelle.

Servanne Monjour est doctorante en cotutelle, sous la direction de Catherine Mavrikakis (UdeM) et Jean-Pierre Montier (Rennes 2). Elle s’intéresse aux récits de la transition photonumérique en littérature. Elle a publié des articles sur Atiq Rahimi, Joan Fontcuberta et sur les profils numériques de la femme-auteur. Elle est coordonnatrice de la revue savante numérique Sens Public.

Élisabeth Routhier est candidate au doctorat en littérature comparée, à l’Université de Montréal. Depuis ses études de maitrise en sciences de la communication, elle s’intéresse principalement à la poétique intermédiale dans les domaines de la littérature et du cinéma. Sa thèse porte plus précisément sur les rapports entre disparition et remédiation chez Perec, Modiano et Christopher Nolan.

Julie Tremblay-Devirieux

Les intervenants nous proposent de réfléchir et de dialoguer à partir des textes suivants :

  • argumentaire de Servanne Monjour, Élisabeth Routhier et Julie Tremblay-Devirieux (PDF – 35.5 ko)
  • argumentaire d’André Gunthert (PDF 46 Ko)
  • article de Servanne Monjour (PDF – 2.2 Mo)

IRI / Sens public / Dicen-IDF
10 décembre 2015, Centre Georges Pompidou (salle Triangle), Paris 17h30 heure de Paris
séance en duplex avec Montréal, avec synchronisation par PolemicTweet

consulter le site du séminaire
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Temps et temporalités du web

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Projet ANR Web90


Si le fonctionnement en temps réel, la promesse de l’instantanéité et l’accélération continue des échanges sont des éléments récurrents des discours fondateurs sur les  « nouvelles technologies de l’information et de la communication », force est de constater que celles-ci n’ont aboli ni le temps ni l’espace.
Bien au contraire, les rapports différenciés au temps se sont multipliés et structurent l’expérience contemporaine du numérique : enchâssées dans la longue durée se succèdent les « révolutions » ininterrompues de la technique, tandis que dissimulée derrière l’éphémère du fil de discussion se cache la permanence des données répliquées, et derrière les soubresauts de la toile et des réseaux socionumériques la complexité de l’événement.
Ce sont ces temporalités variées que le colloque souhaite mettre en lumière et interroger, au travers de l’analyse du Web dans ses dimensions passées, présentes et futures, individuelles comme collectives, sociales tout autant que techniques, économiques et politiques. Il s’agira également de prêter une attention particulière aux pratiques qui, de l’hyperconnectivité à la cyberflânerie, des flux de données à l’archivage du Web, font de la toile une expérience nouvelle de la durée et de l’instant.

[extrait du programme]

Colloque organisé par l’équipe du projet ANR Web90 piloté par Valérie Shaeffer
Du 1er au 3 décembre, ISCC, Paris
hashtag : #TTOW

Télécharger le programme
Download the TTOW program (en)
Archive des tweets

Visiter le site du projet Web90

 

Profil et collectif

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Séminaire Écritures numériques et éditorialisation


Le profil est le fruit d’une co-construction par les plateformes, les réseaux et les personnes. L’individu qui s’éditorialise est d’abord soumis aux dispositifs qui régissent chaque service. À la fois collectionneur et collection de données, quelle autonomie peut-il retirer de l’éditorialisation de soi ? Est-elle le stade ultime d’une aliénation aux logiques de profilage, comme dans les formes extrêmes de quantified-self ? Ou désigne-t-elle une voie d’émancipation par laquelle le sujet se réapproprie la production de son identité ?
Mis en réseau, l’individu connecté est aussi traversé par les autres, s’écrivant lui-même dans un tressage de réactions, conversations, bifurcations. À partir de quand ce réseau produit-il autre chose que de l’interaction ? Entre le like et la redocumentarisation collaborative, y a-t-il seulement une différence de degré, ou l’éditorialisation ne commence-t-elle qu’à partir d’un certain seuil d’intervention ? La connexion ne suffit pas à produire du collectif. L’éditorialisation en revanche implique une intentionnalité de mise en commun, à travers des protocoles de discussion, de réplicabilité et de transmission. Peut-on alors considérer que l’éditorialisation serait ce qui permet de passer du graphe au groupe ?

Avec

Irène Bastard, ingénieur et docteur en sociologie, mêlant dans ses travaux sur les TIC des approches opérationnelles et des études d’usage. Elle a participé au projet Algopol pour la mise en œuvre d’une application permettant d’enquêter à partir des comptes Facebook des participants à l’étude. Ses recherches portent en particulier sur le partage des informations en ligne, activité explorée à partir des traces numériques accumulées sur chaque compte d’enquêtés par Facebook et à partir d’enquêtes qualitatives avec des adolescents.

Éric Méchoulan, Ph.D. de théorie littéraire au Département de littérature comparée de l’Université de Montréal et docteur ès lettres de la Sorbonne nouvelle, professeur au Département des littératures de langue française de l’Université de Montréal depuis 1995.
Il s’intéresse à l’environnement numérique avec deux équipes : « Modèle d’une lecture hypertextuelle d’une pensée politique de Pascal » et « archiver à l’âge du numérique ». Ses recherches actuelles portent sur l’histoire matérielle des idées et les études intermédiales en proposant une « herméneutique des supports ». Il dirige actuellement le Virtuoso (Centre de recherche sur les usages, cultures et documents numériques). Il a notamment publié D’où nous viennent nos idées ? Métaphysique et intermédialité (VLB, 2010).

Les deux intervenants nous proposent de réfléchir et de dialoguer à partir des deux textes suivants :
• Éric Mechoulan, Profil éphémère (extrait de l’article @ : @ddress, @ttention, @rchive, @dministration)
• Irène Bastard, Extrait de la méthode Algopol

IRI / Sens public / Dicen-IDF
18 novembre 2015, Centre Georges Pompidou (salle Triangle), Paris
séance en duplex avec Montréal, avec synchronisation par PolemicTweet

consulter le site du séminaire