Embeded memories. Patrimonialisation des traces numériques

bucarest-lmerzeauTraces, mémoires et Communication

Souvent confinée à des problématiques de protection ou d’exhibition des données personnelles, la traçabilité numérique est étudiée ici sous l’angle des processus mémoriels qu’elle met en œuvre. Dans un premier temps, on rappelle comment les réseaux inaugurent une mémoire « par défaut », où on ne peut plus ne pas laisser de traces. En tant que données calculables, les traces servent à indexer les individus pour mieux anticiper leurs comportements. Cette traçabilité n’essaime donc pas seulement les informations profilaires. Elle menace aussi de réduire l’horizon informationnel de chacun aux limites prévisibles de son graphe social. Mais l’environnement numérique offre aussi de nombreux moyens de se réapproprier ses traces en les intégrant dans une mémoire partagée. Ce sont ces réappropriations qui sont examinées dans un deuxième temps, à travers différents processus de redocumentarisation. Dans ces pratiques, les traces ne sont plus seulement algorithmiques : elles retrouvent une dimension patrimoniale, par hybridation des sphères publiques et privées.

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18e colloque bilatéral franco-roumain en sciences de la communication,
organisé par l’université de Nice Sophia Antipolis (laboratoire I3M) et l’université de Bucarest,

juin-juillet 2011, Bucarest, Roumanie

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Traçabilité numérique et enjeux mémoriels : autour de quelques paradoxes

logo-lacantineSéminaire W2S
(Sciences sociales du web 2)

Après avoir longtemps redouté de perdre ce que le temps effaçait, la société découvre la peur d’une traçabilité en excès – brutale, opaque, incommensurable. La multiplication des traces numériques introduit de fait une inversion anthropologique du rapport entre mémoire et oubli, où ce n’est plus l’enregistrement mais sa suspension qui demande attention, investissement, volonté.
Dans ce régime de « mémoire par défaut », les traces perdent paradoxalement leur valeur mémorielle au profit d’une valeur d’indexation propice aux procédures d’expropriation. Décontextualisées, les traces découpent, calculent et exposent les identités selon des logiques marchandes de plus en plus intériorisées.
Dans cette perspective, réaffecter une finalité mémorielle aux traces déposées sur les réseaux est donc un enjeu majeur de réappropriation de la présence numérique, de portée culturelle aussi bien que politique.

Sous la direction de Dominique Cardon
organisé par Silicon Sentier et Orange Labs

22 juin 2011
La Cantine, Paris

 

Les images orphelines. Errances et collectes photographiques sur Internet

Look at me - série Les Images orphelines
Workshop Photographie, mobilités, intermédialité

Atelier international du Centre de recherche sur l’intermédialité de l’Université de Montréal

avril 2011, Montréal (Canada)

• support de la présentation

Visiter le site du Centre de recherche sur l’intermédialité

Oublier l’oubli : mémoire et traçabilité numérique

logo-adbsCycle L’information, une nouvelle culture

Connexions, navigations, consultations, évaluations, relations : dans l’environnement numérique, tous nos agissements déposent une trace, souvent à notre insu. Moins que des signes, mais beaucoup plus que des données insignifiantes, ces traces n’affectent pas seulement les contours de notre présence individuelle. Elles reconfigurent la mémoire partagée, celle qui s’organise et se légitime dans des dispositifs de transmission renouvelés.
Mémoire par défaut, où l’oubli semble désormais impossible. Mémoire en nuage, disséminée en même temps que l’information…

Conférence organisée par l’ADBS Paca, en partenariat avec l’Alcazar BMVR de Marseille, dans le cadre du cycle « L’Internet change-t-il le temps ? »

31 mars 2011
Bibliothèque de l’Alcazar, Marseille

• Résumé vidéo du cycle de conférences :

Visiter le site du cycle organisé par l’ADBS