Twitter, machine à faire et défaire l’autorité

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Médium

Avec le microblogging, qui brise les murs dressés entre l’intime et le public, les figures de l’autorité ne sont plus la clôture et le surplomb. Dans le nouvel espace public, l’autorité ne requiert plus ni œuvre ni auteur.

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Pour citer cet article

Louise Merzeau “Twitter, machine à faire et défaire l’autorité”, Médium, N° 34, 2013/1,  p. 171-185.

Copier-coller

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Médium


À l’ère numérique, la copie ne change pas seulement d’échelle, mais aussi de portée stratégique et culturelle. La pratique du copier-coller doit en ce sens être réexaminée pour que soient d’abord distingués le plagiat – favorisé par la disponibilité des ressources et l’efficacité des moteurs de recherche – et les techniques de collecte et de montage – vecteurs d’une dynamique d’appropriation des biens culturels. La dimension technique de la copie doit ensuite être replacée au centre de la performativité numérique. Des diverses formes de copie transitoire, indispensables à la circulation des informations, à la duplication algorithmique des données, qui fait aujourd’hui la loi sur les réseaux, c’est toute l’économie de la publication qu’il faut repenser. Dans ce contexte, plutôt qu’un durcissement du copyright, c’est d’une défense d’un Internet public que nous avons besoin, afin d’endiguer la logique de silos que les grands acteurs du Web appliquent à la gestion du cloud.

Copie : modes d’emploi, Médium N°32-33, 2012
Coordonné par Louise Merzeau et Régis Debray

Publication faisant suite au séminaire organisé à la Fondation des Treilles en avril 2012

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Pour citer l’article

Louise Merzeau, “Copier-coller”, Médium, 32-33 (2012) p. 312-333.

Le Plagiat à la loupe

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Tire ta langue

Sommes-nous tous redevenus des moines copistes ? Sommes nous tous des plagiaires en puissance ?

Émission d’Antoine Perraud sur France Culture
Diffusée le 18 mars 2012
Avec Louise Merzeau

• Captation audio

Médium N°32-33, Copie, modes d’emploi

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Réseaux : après l’utopie

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Médium

N°29, 2011
Coordonné par Louise Merzeau et François-Bernard Huyghe

L’utopie originelle de l’Internet a récemment connu un coup de jeune : tout communique, rien ne s’impose, la démocratie est à un clic d’ici. Mais, à l’enthousiasme des “révolutions 2.0”, clamé par tous les médias au lendemain des révoltes arabes, succède le doute : les réseaux peuvent-ils durablement changer le monde ? Certes pas si on les réduit à un dispositif de communication entre des individus qui ne partagent que des technologies. Rappelons qu’en amont des conversations et des indignations échangées sur Facebook, il y a des identités culturelles, marquées par des héritages, des combats et des médias antérieurs, animées de la même impatience politique. D’une révolution médiologique à l’autre, ceci emboîte le pas à cela. Mais, en changeant l’échelle et la scène où convergent les regards, le virtuel donne à ces communautés une nouvelle réalité : changement de génération, traversée des frontières, alliance de l’image et du texte. À partir de liens faibles, épisodiques et futiles, une appartenance peut se projeter, en interaction et en boucle avec la rue. Les collectifs militants récupèrent alors la force des affinités triviales et tribales (musiques, vêtements, mode, rumeurs…).
Face à la prolifération des prises de parole et de parti, l’autorité monolithique, cathodique et autiste ne peut résister. Perdant la première bataille de l’attention, son aura ne protège plus guère les pouvoirs déconnectés. D’autant que l’absence de chef du côté de la contestation n’empêche pas les soutiens logistiques exercés en sous-main. Mais l’État n’a pas dit son dernier mot, et la Toile n’est pas à l’abri des décrets qui cherchent à discipliner le flux. En coupant radicalement le réseau lorsque c’est possible, en contrôlant ses points d’accès lorsqu’il est trop ramifié, en l’infiltrant lorsqu’il est déjà la clé du pouvoir. Dans chaque pays, infrastructures et stratégies produisent des formes différentes de contrôle et de contre-pouvoirs. Ne cédons pas à l’image d’Épinal opposant foules intelligentes et branchées d’un côté, Big Brother de l’autre.
Ce qui nous ramène à la question de départ : en quoi les réseaux sont-ils politiques ? À la fois médium anti-médiation (plus d’intermédiaire) et culte du médium (“merci Facebook”), c’est d’abord par le secret de l’algorithme qu’ils agissent sur l’ordre du monde. Réorganisant la hiérarchie des contenus, la vitesse des fils d’actualité et l’orientation des audiences, la gestion des flux produit moins de l’opinion que de nouveaux codes de circulation, d’accréditation et d’intervention. L’apparition d’un nouveau régime d’autorité affecte aussi bien les partis que les entreprises et les Églises. La machine calcule et redistribue le jeu des influences. L’invisible réorganise le visible.
Les médiologues ne pouvaient manquer cette occasion d’observer l’efficacité politique du médium, tout en réfutant le déterminisme technologique. À charge aux prochaines élections, en Occident comme ailleurs, de vérifier ce retour à la raison des réseaux.

Louise Merzeau et François-Bernard Huyghe

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Médiation, représentation, information : des images aux traces

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Séminaire Image et photographie

En croisant l’histoire des usages avec celle des techniques, on peut rapporter l’ensemble de nos relations à l’image à trois principales fonctions : médiation, représentation, information. Chacune de ces fonctions induit un registre différent de référence, de visibilité, d’autorité, de reproductibilité, de mémoire et de connaissance. En déplaçant le questionnement de l’intentionnalité de l’opérateur aux logiques d’usages, cette typologie permet de comprendre aussi bien comment la photographie s’inscrit dans le temps long des images, que ce qu’elle y a introduit de radicalement inédit. Située à la charnière historique entre ces trois fonctions, la photographie en même temps les traverse, relevant tantôt de la relique, tantôt du simulacre, tantôt de l’indice. Avec cette approche, on voudrait donc interroger, non seulement sa pérennité (quand beaucoup annonçaient sa mort à l’ère numérique), mais aussi sa polyvalence, laquelle ne s’explique sans doute que par son rattachement au paradigme de la trace.

Séminaire organisé en partenariat avec le master recherche “Littérature, théâtre et arts de l’image” de l’UFR lettres et langues de l’université de Poitiers et le laboratoire Forell, Maison des sciences de l’homme et de la société, université de Poitiers, sous la responsabilité scientifique de Anne-Cécile Guilbard.

Espace Mendès France, Poitiers
21 octobre 2010

• Support de la présentation

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