
Intercdi
Si elle occupe aujourd’hui une place importante dans les réflexions sur le fonctionnement et les enjeux d’Internet, la question de la mémoire n’a que récemment rejoint celle des technologies dites « nouvelles ». Confinées dans la psychologie ou l’ethnologie, connotées par le trivial (folklores du quotidien) ou le trauma (mémoire des génocides), les études sur la mémoire ont longtemps éludé sa dimension technique, sous-entendant que la mémorisation, processus nécessairement humain, échappait aux déterminations des artefacts. De leur côté, les recherches sur le réseau, qu’elles soient critiques ou applicatives, ont beaucoup tardé à s’extraire d’une vision court-termiste, focalisée sur les effets d’immédiateté, de vitesse ou de nouveauté. Pour ne citer qu’un exemple de cette incapacité à penser l’Internet dans la durée, on peut s’étonner du temps qu’il a fallu aux services de réseautage pour admettre que les internautes pouvaient aussi mourir, et qu’il fallait donc mettre en place des dispositifs pour assurer la transmission post-mortem de leurs comptes…
N°spécial 2013 « Mémoire(s) et traces »
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Pour citer cet article
Louise Merzeau “Les paradoxes de la mémoire numérique”, Intercdi, N° 244, 2013, p. 68-71.
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