Archives et constitution du savoir

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Séminaire Nouvelles formes d’éditorialisation : constitution du savoir et apprentissages

Face à la prolifération et la discrétisation croissante des contenus, la mission des institutions chargées de les documenter doit être à la fois réaffirmée et révisée. Réaffirmée, parce que l’auto-archivage ne saurait suffire à garantir une transmission. Révisée, parce que cet auto-archivage modifie de fait les conditions d’élaboration d’une archive publique. L’indexation étant désormais largement disséminée dans les flux d’information, on n’attend plus de l’archive qu’elle permette l’accès, mais qu’elle recontextualise et revirtualise : qu’elle rende les données mobilisables pour d’autres usages, dans le temps. Ce travail d’éditorialisation est d’autant plus nécessaire que la traçabilité numérique engrange parallèlement une mémoire par défaut, où les données sont mobilisées sur le mode de l’expropriation. Si l’institution archivale a un rôle décisif à jouer dans la constitution des réserves de savoir, on ne saurait en revanche lui demander de restaurer une organisation factice des connaissances. À l’ère des corpus évolutifs, hétérogènes et ouverts, qui se construisent par voisinages de communautés plus que de contenus, l’archive n’a pas à élaborer des découpages ou agencements a priori, mais plutôt se faire elle-même contributive.

Sous la direction de Marcello Vitali-Rosati
INHA, Paris, décembre 2010
(Intervention conjointe de Claude Mussou – Ina)

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