Mémoire partagée


Dictionnaire des biens communs


Cet article examine l’hypothèse selon laquelle la mémoire partagée représente une forme archétypale de commun, pouvant être comprise à la fois comme une condition et comme une résultante de toute mise en commun. En le distinguant de la mémoire collective théorisée par Halbwachs (qui résulte de l’unification des mémoires individuelles par l’action externe des cadres sociaux), on s’intéresse ici au processus du partage, qui suppose une volonté de réunir ou s’échanger au sein d’un groupe des ressources mémorielles selon des règles et pour une finalité qu’il détermine lui-même. Opérateur d’intelligibilité autant que de transformation, le partage mémoriel porte des enjeux de reconnaissance, de connaissance ou d’institution, qui se concentrent dans la collecte et l’éditorialisation des traces. Ces opérations sont largement conditionnées par les dispositifs techniques et organisationnels qui les sous-tendent, et que le numérique a profondément renouvelés, soit dans le sens d’une industrialisation des mémoires, soit dans le sens d’un paradigme collaboratif en adéquation avec l’esprit des communs.

Textes réunis par Marie Cornu-Volatron, Fabienne Orsi et Judith Rochfeld
P.U.F., Collection « Quadrige »
ISBN : 978-2-13-065411-7
1248 pages – Parution prévue en août 2017

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Pour citer cet article

Louise Merzeau. Mémoire partagée. In Cornu-Volatron M., Orsi F., Rochfeld J. (dir.), Dictionnaire des biens communs. Presses universitaires de France, 2017.
ISBN : 978-2-13-065411-7

 

Les fake news, miroir grossissant de luttes d’influences


Ina Global
(série sur les fake news)


De quoi les fake news sont-elles le nom ? De beaucoup de choses, à en juger par l’impressionnante somme de discours qu’elles ont déjà suscités dans les médias, les réunions scientifiques et les espaces de discussion, en ligne ou en ville et ce, dans plusieurs pays. De fait, la problématique rassemble tous les attributs d’une véritable question de société, dont chacun s’empare avec son propre système de croyances et de compétences. Révélatrice d’impensés, creuset de controverses, miroir grossissant de luttes d’influence, elle déstabilise les certitudes et met en lumière des déplacements qu’on préférait ne pas voir.

Lire la suite sur le site d’Ina Global

Pour citer cet article

Louise Merzeau, « Les fake news, miroir grossissant de luttes d’influences », Ina Global, mis en ligne le 19/05/2017.

 

Techniques d’oubli en environnement numérique

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Mémoire et numérique : entre collecte et oubli, enjeux sociétaux et professionnels


Chaque seconde, le moteur de recherche de Google mène une activité imperceptible pour les internautes : l’indexation. Ses mécanismes sont bien connus […]. La politique de désindexation des contenus est, quant à elle, beaucoup moins connue […]. Ce geste de désindexation, quasiment invisible, pose d’abord des questions juridiques, politiques et organisationnelles. […] Retirer un document peut nécessiter de complexes négociations avec des cadres législatifs concurrents, des équipes situées dans plusieurs pays et des acteurs aux intérêts différents. Quels critères commandent l’interprétation d’une situation problématique ? Quel est le devenir des documents retirés de l’index de Google ? Ont-ils un nouveau statut juridique, matériel et ontologique ? La gestion de la mémoire collective se pose alors également. Appareillées par des dispositifs, les modalités d’exercice de cette mémoire sont fragilisées. Les moteurs de recherche, comme la culture numérique, ont cependant une vertu heuristique : ils obligent à inventer de nouvelles formes de constitution de la mémoire, qui ne passeraient plus exclusivement par des foyers identifiés, comme les plateformes publiques ou propriétaires. Quelle « compétence mémorielle » et quels nouveaux « arts de la mémoire » sont ainsi à encourager pour anticiper les risques d’une « démémoire » cadrée ? Enfin, quelle place donner à l’oubli ? Dans quelles conditions peut-il s’exercer ?

Journée d’étude organisée par le laboratoire CRESAT
Comité d’organisation :
Marc Jahjah, Carsten Wilhelm, Fabien Bonnet, Timothée Euvrard

Avec :

  • Alessandro De Falco, legal specialist chez Google France
  • Karine Favro, MCF HDR en Droit public
  • Camille Desenclos, MCF en SIC, et responsable de la spécialité Archivistique – UHA
  • Claire Scopsi, MCF à l’INTD
  • Rolf Kailuweit, Professeur de Linguistique et Sciences des Médias et de la Communication à l’université de Freiburg
  • Catherine Roth, Docteur en SIC, – CRESAT
  • Mélanie Antoine, Réalisatrice chez « Les Voix d’Ici : L’audioguide des habitants»

mardi 13 décembre 2016
Faculté des sciences économiques, sociales et juridiques de Mulhouse (FESEJ)
Campus Fonderie, 16, rue de la Fonderie (Amphi 2)

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Il n’y a pas de mémoire sans une pensée de l’oubli

couv296
Archimag


Retour sur la question des rapports entre mémoire et oubli dans l’environnement numérique.

 

Entretien réalisé par Clémence Jost le 6 juin 2016.
Archimag N°296, juillet-août 2016.

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Pour citer cet article

Louise Merzeau, « Il n’y a pas de mémoire sans une pensée de l’oubli », entretien par Clémence Jost, Archimag N°296, juillet-août 2016.

• captations vidéo de l’entretien