Identités numériques. Expressions et traçabilité

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Les Essentiels d’Hermès

Coordonné par Jean-Paul Fourmentraux

À l’ère d’Internet, l’expression de nos identités numériques est prise en porte-à-faux. D’un côté, l’invention par les citoyens-internautes de nouvelles modalités d’expression et de revendications identitaires, individuelles et collectives sont susceptibles de renforcer le lien social et l’existence démocratique. D’un autre côté, la propension de contrôle de ces identités à des fins économiques et politiques s’accroît via la captation, la fidélisation et la traçabilité des profils. Répression et surveillance de nos comportements numériques semblent plus que jamais d’actualité. Comment maîtriser ses identités numériques ? Peut-on être personne sur le réseau ? Peut-on effacer ses traces ? Que faire de tous nos mots de passe et identifiants ? Ce volume des Essentiels d’Hermès propose de mettre en lumière les ressorts et dilemmes de la présence en ligne et de l’« être ensemble », ou autrement dit de la communication à l’ère numérique.

CNRS éditions
collection « Les Essentiels d’Hermès »
ISBN : 978-2-271-08702-7
240 pages

À l’intérieur : reprise de l’article de Louise Merzeau “Du signe à la trace” paru dans  Hermès N°53, Traçabilité et réseaux, CNRS éditions, p. 23-29.

Sommaire complet du volume

Copier-coller

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Médium


À l’ère numérique, la copie ne change pas seulement d’échelle, mais aussi de portée stratégique et culturelle. La pratique du copier-coller doit en ce sens être réexaminée pour que soient d’abord distingués le plagiat – favorisé par la disponibilité des ressources et l’efficacité des moteurs de recherche – et les techniques de collecte et de montage – vecteurs d’une dynamique d’appropriation des biens culturels. La dimension technique de la copie doit ensuite être replacée au centre de la performativité numérique. Des diverses formes de copie transitoire, indispensables à la circulation des informations, à la duplication algorithmique des données, qui fait aujourd’hui la loi sur les réseaux, c’est toute l’économie de la publication qu’il faut repenser. Dans ce contexte, plutôt qu’un durcissement du copyright, c’est d’une défense d’un Internet public que nous avons besoin, afin d’endiguer la logique de silos que les grands acteurs du Web appliquent à la gestion du cloud.

Copie : modes d’emploi, Médium N°32-33, 2012
Coordonné par Louise Merzeau et Régis Debray

Publication faisant suite au séminaire organisé à la Fondation des Treilles en avril 2012

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Pour citer l’article

Louise Merzeau, “Copier-coller”, Médium, 32-33 (2012) p. 312-333.

Réseaux : après l’utopie

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Médium

N°29, 2011
Coordonné par Louise Merzeau et François-Bernard Huyghe

L’utopie originelle de l’Internet a récemment connu un coup de jeune : tout communique, rien ne s’impose, la démocratie est à un clic d’ici. Mais, à l’enthousiasme des “révolutions 2.0”, clamé par tous les médias au lendemain des révoltes arabes, succède le doute : les réseaux peuvent-ils durablement changer le monde ? Certes pas si on les réduit à un dispositif de communication entre des individus qui ne partagent que des technologies. Rappelons qu’en amont des conversations et des indignations échangées sur Facebook, il y a des identités culturelles, marquées par des héritages, des combats et des médias antérieurs, animées de la même impatience politique. D’une révolution médiologique à l’autre, ceci emboîte le pas à cela. Mais, en changeant l’échelle et la scène où convergent les regards, le virtuel donne à ces communautés une nouvelle réalité : changement de génération, traversée des frontières, alliance de l’image et du texte. À partir de liens faibles, épisodiques et futiles, une appartenance peut se projeter, en interaction et en boucle avec la rue. Les collectifs militants récupèrent alors la force des affinités triviales et tribales (musiques, vêtements, mode, rumeurs…).
Face à la prolifération des prises de parole et de parti, l’autorité monolithique, cathodique et autiste ne peut résister. Perdant la première bataille de l’attention, son aura ne protège plus guère les pouvoirs déconnectés. D’autant que l’absence de chef du côté de la contestation n’empêche pas les soutiens logistiques exercés en sous-main. Mais l’État n’a pas dit son dernier mot, et la Toile n’est pas à l’abri des décrets qui cherchent à discipliner le flux. En coupant radicalement le réseau lorsque c’est possible, en contrôlant ses points d’accès lorsqu’il est trop ramifié, en l’infiltrant lorsqu’il est déjà la clé du pouvoir. Dans chaque pays, infrastructures et stratégies produisent des formes différentes de contrôle et de contre-pouvoirs. Ne cédons pas à l’image d’Épinal opposant foules intelligentes et branchées d’un côté, Big Brother de l’autre.
Ce qui nous ramène à la question de départ : en quoi les réseaux sont-ils politiques ? À la fois médium anti-médiation (plus d’intermédiaire) et culte du médium (“merci Facebook”), c’est d’abord par le secret de l’algorithme qu’ils agissent sur l’ordre du monde. Réorganisant la hiérarchie des contenus, la vitesse des fils d’actualité et l’orientation des audiences, la gestion des flux produit moins de l’opinion que de nouveaux codes de circulation, d’accréditation et d’intervention. L’apparition d’un nouveau régime d’autorité affecte aussi bien les partis que les entreprises et les Églises. La machine calcule et redistribue le jeu des influences. L’invisible réorganise le visible.
Les médiologues ne pouvaient manquer cette occasion d’observer l’efficacité politique du médium, tout en réfutant le déterminisme technologique. À charge aux prochaines élections, en Occident comme ailleurs, de vérifier ce retour à la raison des réseaux.

Louise Merzeau et François-Bernard Huyghe

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Présence numérique

/
Documentaliste-Sciences de l’Information

L’avancement des travaux sur l’identité numérique nous a incités à chercher un angle plus ouvert : celui de la présence numérique. Par ce décalage, on voudrait suggérer qu’il est temps d’échapper à la dichotomie exposition/protection, et qu’il faut dépasser l’horizon strictement individuel de la réputation. On parlera donc bien d’images, de traces et de profils, mais moins comme indices de surveillance ou d’exhibition que comme vecteurs de connaissance et d’être ensemble…

Vol. 47, 2010/1
Dossier « Présence numérique »
Coordonné par Louise Merzeau

Ce dossier se compose de 3 volets :
• Une nouvelle dimension de l’information
• Une évolution des comportements
• Un enjeu de société

logo-pdf Articles d’introduction
– “Habiter l’hypersphère” (introduction au dossier)
– “La présence, plutôt que l’identité” (introduction au 1er volet)

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Traçabilité et réseaux

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Hermès

Numéro 53, 2009
Coordonné par Michel Arnaud et Louise Merzeau

Si les activités humaines ont toujours produit des traces, celles que nous laissons aujourd’hui sur les réseaux présentent des caractéristiques dont on n’a sans doute pas encore mesuré toute la portée. C’est d’abord quantitativement qu’elles constituent un phénomène inédit. Dans l’environnement numérique, le moindre acte de communication est une écriture, entraînant une multiplication exponentielle des traces. N’y aurait-il que cette différence de nombre, le savoir et la sociabilité n’en seraient pas moins affectés, puisque de telles masses de données ne peuvent plus être traitées que par l’entremise de robots. Les traces que nous produisons volontairement sont par ailleurs doublées d’une “ombre numérique”, constituée par les informations enregistrées à notre sujet dans les listings, les historiques de navigation, les vidéos de surveillance, etc. Or cette ombre dépasse maintenant la part intentionnelle de nos empreintes.

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logo-pdf Article de Louise Merzeau “Du signe à la trace” sur Hal-SHS

Pour citer l’article

Louise Merzeau, “Du signe à la trace, ou l’information sur mesure”, Hermès, N°53, Traçabilité et réseaux, CNRS éditions, p. 23-29.