Présence numérique du chercheur : de l’identité à l’environnement

logo-halshs
Vers une culture de la diffusion en sciences humaines et sociales : les 10 ans de HAL-SHS


Quel sens a le dépôt en archives ouvertes pour le chercheur en sciences humaines ? Suffit-il de lui parler diffusion et référencement pour le convaincre d’adopter une démarche d’auto-archivage ? Sans doute faut-il dépasser les performances de l’outil et les services qu’il peut lui rendre (automatisation de certaines tâches, fournitures de CV…), pour replacer le dépôt dans une pratique globale d’éditorialisation scientifique. Celle-ci va de la conversation entre chercheurs à la transmission des connaissances, en passant par la publication, l’indexation, la curation, la redocumentarisation, etc. Cette activité multimodale s’exerce désormais dans un environnement-support, où se croisent des communautés, des degrés d’expertise et des temporalités hétérogènes, et où la logique du partage (dimension sociale, viralité, temps court) n’est pas toujours compatible avec celle de la publication (évaluation, métadonnées, temps long). Dans ce contexte, le seul dénominateur commun n’est plus le document mais l’identité du chercheur, ou plus exactement, la présence numérique à travers laquelle il se manisfeste au autres. Attention, confiance, crédibilité, mais aussi contribution à un espace commun du savoir, que chaque acte éditorial contribue à configurer : l’auto-archivage relève bien d’un éthos numérique et d’une éthique scientifique.

Journée d’étude organisée par l’Institut des Sciences Humaines et Sociales (InSHS) du CNRS et le Centre pour la Communication Scientifique Directe (CCSD)

18 décembre 2015,  CNRS, Paris

captation vidéo

conf-hal-shs

• support de présentation

logo-pdf programme

Visiter le site de Hal-SHS

Qui s’élèvera dans le domaine public en 2016 ?

avent

Pour la 3e année consécutive, Romaine Lubrique et SavoirsCom1 proposent leur calendrier de l’Avent du domaine public, pour célébrer l’entrée de nouveaux auteurs dans le domaine public.

Chaque jour du mois de décembre, sera révélé le nom d’une des 31 personnalités sélectionnées par les membres du collectif (écrivain, dessinateur, peintre, compositeur, théologien, biologiste…) dont les œuvres seront libérées du verrou de la propriété intellectuelle pour rejoindre les communs de la culture au 1er janvier 2016.

Circles in a Circle, 1923 (source : Wikimedia Commons)

Jean Giraudoux, Edvard Munch ou Vassily Kandinski avaient été les vedettes du calendrier de l’Avent en 2015. La promotion 2016 nous réserve aussi de belles surprises, célèbres ou à redécouvrir…
A noter que pour la première fois, le Calendrier du domaine public aura une dimension internationale : un collectif canadien proposera sa propre version, d’après la législation en vigueur au Canada (où le droit d’auteur n’est que de 50 ans après la mort de l’auteur, contre 70 ans en Europe).

À noter également que la défense du domaine public a été cette année au cœur de nombreux débats. Rapport Reda au niveau européen, vote de la loi sur la liberté de création en France, ou encore consultation citoyenne pour le projet de loi pour une République numérique ont été autant d’occasions de faire avancer la reconnaissance du domaine public et des communs de la connaissance, même si beaucoup de ces initiatives ont été bloquées par le lobby des ayants droit (cf. le retrait de l’article 8).
La revendication d’un droit d’accès, de partage et d’exploitation de notre patrimoine commun ne cesse cependant de grandir et de trouver des échos dans les médias. Cela ne peut que nous inciter à persévérer !

Pas de libertés sans communs, pas de communs sans libertés

Ce texte reproduit un communiqué publié par le collectif SavoirsCOM1 le 20 novembre 2015.


Le collectif SavoirsCom1 exprime ses plus vives inquiétudes en réaction à la pente sécuritaire que le et la grande majorité des représentants/élus/politiciens semblent suivre, suite aux attentats survenus le 13 novembre dernier.

L’adoption à une écrasante majorité par l’ du projet de loi prolongeant l’état d’urgence pour une période de 3 mois en est une première manifestation. Mais le pire est sans doute à venir, notamment dans le cadre de la réforme de la Constitution annoncée par le Président de la République.

En tant que collectif dédié à la promotion des communs de la connaissance, nous tenons aujourd’hui à dénoncer cette spirale sécuritaire, parce qu’il y a un lien consubstantiel entre les Communs et les libertés fondamentales.

Depuis la création du collectif SavoirsCom1 en 2012, nous avons œuvré pour la défense des Communs, parce que nous avons la conviction qu’ils sont une condition de l’exercice concret des droits de l’homme, notamment par l’accès à l’information, à la culture et à la connaissance. Et, s’il n’y a pas de libertés effectives sans Communs, il n’y a pas non plus de Communs possibles sans garantie des libertés.

Ce rapport étroit entre Communs et libertés remonte à leurs origines. C’était le sens de la Magna Carta, la première grande Charte les libertés du peuple anglais adoptée au XIIIe siècle, qui a servi de matrice aux déclarations des droits de l’homme qui ont suivi dans l’histoire. Ce texte consacrait pour la première fois des droits opposables au Souverain, pour garantir la sûreté des individus contre l’arbitraire et leur offrir des recours en justice. La Magna Carta a été complétée ensuite par la Charte des Forêts, premier instrument juridique à reconnaître et protéger les droits d’usage liés aux Communs. Ces deux textes constituent en réalité les deux faces inséparables d’une même pièce.

Pour créer et administrer des communs, les groupes ont besoin de pouvoir se former et exercer leur d’opinion, d’expression, de réunion, de déplacement et de manifestation. C’est cette possibilité d’agir collectivement que l’installation d’un état d’exception permanent va gravement affecter. Or, comme l’ont montré Pierre Dardot et Christian Laval dans leur ouvrage Commun, la capacité d’action collective des groupes constitue le « principe politique du Commun ».

Notre collectif a demandé à de nombreuses reprises que l’État se fasse le « garant des communs », notamment par des politiques publiques permettant de les protéger contre les enclosures et de favoriser leur développement. Le premier devoir de l’État est par ailleurs de garantir les libertés fondamentales. Au lieu de cela, il se dote d’un arsenal législatif qui vise à en limiter l’exercice au nom de la sécurité. La criminalisation d’un grand nombre d’usages en ligne nous inquiète particulièrement, car elle dénie la capacité d’Internet à servir de support à l’action collective.

Les attentats brutaux qui ont frappé le pays sont eux-mêmes une attaque directe des libertés auxquelles nous proclamons ici notre attachement. La lutte contre le terrorisme ne doit pas produire le même effet en compromettant les droits les plus fondamentaux et en escamotant le nécessaire débat sur les causes de ces atrocités et les moyens d’y faire face.

Pas de libertés sans communs, pas de communs sans libertés. Nous appelons tous les acteurs partageant cette conviction à manifester par tous les moyens leur opposition la plus ferme à la dérive sécuritaire à laquelle nous assistons, et à dénoncer le discours unanimiste dont elle se drape.

Wikiconcours lycéen : à vous de jouer !

image
7e Rencontres Savoirs CDI


Vous utilisez Wikipédia, vos élèves utilisent Wikipédia… mais vous ne savez pas très bien comment fonctionne l’encyclopédie et vous redoutez d’entraîner les élèves dans un dispositif que vous ne maîtrisez pas.
Le concours organisé par Wikimedia France et le CLEMI vous donne l’occasion de surmonter ces hésitations en vous permettant d’enrichir à votre tour l’encyclopédie, à votre niveau, avec vos élèves et en dialogue avec la communauté wikipédienne.
Cet atelier insistera sur les premiers pas, les précautions à prendre, les réticences liées aux questions d’autorité, de fiabilité… mais aussi les connaissances et savoir faire que vous pourrez valoriser dans un tel projet.

imageRencontres organisées par Alexandra Maurer
Ateliers animés par Louise Merzeau
mardi 10 novembre 2015
Saint Denis de la Réunion

• le poster des ateliers [pdf]

le pad des ateliers

Visiter le site des Rencontres SavoirsCDI

 

 

Pour qu’Anne Frank ait enfin droit à la lumière (du domaine public)

Pour protester contre la décision, à la fois scandaleuse et illégale, des éditeurs et ayants droit d’Anne Frank de retarder l’entrée de son Journal dans le domaine public en 2016, je soutiens l’action engagée par Olivier Ertzscheid sur son blog (lire son très beau billet) et propose au téléchargement les fichiers e-pub de ce texte, qui, plus que tout autre, devrait être offert à l’humanité…

  • Version censurée par le père d’Anne Frank
  • Version non censurée

[mise à jour le 10 novembre]

Plusieurs des personnes à l’origine de cette action, dont Olivier Ertzscheid, ont reçu depuis une lettre de mise en demeure de la part de l’éditeur Le Livre de poche, les enjoignant au retrait des fichiers qu’ils avaient illégalement rendus disponibles. Bien que n’ayant pas reçu moi-même ce courrier, je retire à mon tour et en accord avec ces personnes les liens vers ces fichiers (afin, notamment de respecter les droits des traducteurs).
Nous restons cependant plus que jamais déterminés à accueillir, au 1er janvier 2016, et conformément à la loi, l’œuvre d’Anne Frank dans le domaine public. « Parce que le domaine public n’est pas « Het Achterhuis », il n’est pas cette « annexe », il est notre maison commune, celle de l’échange, celle du souvenir, celle où se construit et se perpétue la mémoire collective grâce à l’accès autorisé aux œuvres, sans contraintes, sans restrictions, sans dissimulation. »