Journée d’étude et dispositif d’éditorialisation collective
L’arrivée de l’informatique dans la pratique courante des chercheurs en sciences humaines a suscité de nombreuses études sur les dispositifs et l’imbrication des facteurs techniques et cognitifs dans la construction d’une relation active aux textes. La banalisation progressive des équipements informatiques a ensuite remisé au second plan ces investigations, comme si la question de l’appropriation intellectuelle des outils devait désormais passer après celle de leur effets sociaux.
Pourtant, si elle est devenue la règle, l’adoption du support numérique dans les pratiques d’étude est loin de s’être stabilisée en un modèle normalisé, sauf à considérer comme référentiel les seules contraintes de l’industrie et du marché.
Alors que tous les lecteurs savants pratiquent désormais la lecture en ligne via divers terminaux, il paraît nécessaire de reprendre le questionnement théorique de nos technologies intellectuelles, pour les situer dans une histoire longue des dispositifs, et interroger ce qui se transmet à travers notre environnement de travail.
L’enjeu n’est pas seulement de replacer les manières de faire des lecteurs du XXIe siècle dans l’héritage d’une tradition humaniste où l’ordre des livres a fermenté. Il est aussi de reconsidérer la culture naissante des data à l’aune de cette archéologie. L’atomisation des documents en données mobilisables et calculables encourage en effet le retour d’un discours sur la dématérialisation qui nous paraît devoir être combattu. À l’opposé de l’idéalisme que ranime la désolidarisation des supports et des contenus, cette journée d’étude entend examiner la solidarité des dispositifs et des dispositions, y compris dans les environnements dits « virtuels », dont l’affordance n’est pas moins déterminante.
Ce faisant, notre ambition est d’interroger la survivance ou la réinvention d’une pratique savante de la lecture, dont il faudra redéfinir les spécificités. Citation, annotation, glose, exégèse, confrontation, bifurcation… autant d’opérations intellectuelles dont il faut décrire les effets de permanence et les évolutions.
Journée d’étude organisée par le laboratoire Dicen-IDF (Louise Merzeau), l’UMR 7041 ArScAn-THEMAM (Aurélien Berra et Anne Videau) et l’UFR Phillia (Olivier Renaut) de l’université Paris ouest Nanterre La Défense, en partenariat avec le séminaire Écritures numériques et éditorialisation (Iri / Sens Public / Université de Montréal).
Avec des interventions de :
– Christian Jacob
– Emmanuël Souchier
– Jean-François Bert
– Elena Pierazzo
– Milad Doueihi
– Philippe Aigrain
– Evelyne Broudoux
– Vincent Larivière
– Stéphane Pouyllau
Jeudi 22 janvier 2015 de 9h à 18h
Université Paris Ouest Nanterre La Défense
Pôle universitaire Leonard de Vinci
12 Avenue Léonard de Vinci Courbevoie
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Éditorialisation de l’événement par les étudiants
Affiche, webographies, historique, reportage photo, enquête, glossaire, vidéos, iconographie, cartographie…
Pour documenter, accompagner et prolonger cette rencontre, les étudiants de 1re année du Master Communication rédactionnelle dédiée au multimédia de Paris ouest ont conçu un dispositif d’éditorialisation collective en ligne que vous pouvez consulter à partir de ce portail.
• Compte Twitter de la rencontre géré par les étudiants : @lecture_savante
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